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Une participation animée du SPPRUL-CSQ à L’ACFAS
- 14 mai 2013
- Posted by: creationTotem
- Category: Mises à jour - Dossiers
14 mai 2013 – Le 9 mai dernier, au 81e congrès de l’ACFAS, se tenait l’atelier «Valorisation et financement de la recherche : enjeux pour les professionnels de recherche et les institutions». C’est sous la présidence de Madame Esther Déom (professeure au département des relations industrielles de l’Université Laval) que s’est déroulé cet atelier qui se voulait un lieu d’échange sur les questions du marché du travail en recherche universitaire et sur les perspectives d’avenir.
Ce fut un grand succès! Une cinquantaine de personnes ont participé aux débats. Il y a lieu de souligner la qualité des présentations. D’abord, Mme France Bernier, conseillère à la recherche à la CSQ, qui a tracé un tableau intéressant de la précarisation des emplois en recherche concomitante avec la féminisation des emplois de professionnelles et professionnels de recherche (PPR). Curieusement, cette précarisation des emplois touche tous les secteurs, même ceux où la main d’œuvre est en demande. En fait, depuis les années 1980, dans la foulée de la mondialisation, la précarisation serait devenue une norme dans nos sociétés conduisant à une marchandisation des ressources humaines. Mme Bernier a souligné le fait qu’il faudrait revoir notre organisation du travail pour mieux représenter et défendre les droits des gens en emploi atypique.
Cette précarisation et cette détérioration des emplois en recherche sont confirmées par M Gaétan Lafrance, professeur honoraire à l’INRS-EMT et auteur de «Quel avenir pour la recherche?». Selon M. Lafrance, le sous-financement et l’absence d’une volonté réelle de la part des gouvernements de créer un environnement propice à l’innovation et à la recherche pourraient être responsables du déclin de ces emplois. Pour lui, il y a un manque de vision à long terme des décideurs à ce sujet. Une carence dans le financement de grands projets de recherche mobilisateurs de type «Big Science Projets» qui stabiliseraient des équipes de recherche sur de longue période (de 10 à 20 ans).
D’un autre côté, le Dr Jacques Huot, professeur à l’Université Laval, à plaidé pour le rôle et l’importance des PPR dans le laboratoire. Pour le Dr Huot, le PPR c’est la mémoire du labo, c’est aussi un collègue précieux de l’équipe de recherche composée du chercheur, du ou des PPR et des étudiants. Tous les membres de cette équipe doivent mettre l’épaule à la roue pour assurer le succès des recherches en cours.
Mme Hélène Lee Gosselin, professeure à l’Université Laval, abonde dans le même sens, comparant le chercheur et le PPR à un couple dont la synergie est profitable à l’ensemble de la recherche d’une équipe. Mme Lee Gosselin convient que la précarité peut priver un chercheur d’un excellent partenaire lorsque les fonds viennent à manquer. Le Dr Huot suggère que la promotion de la recherche universitaire pourrait aider à assurer un meilleur soutien financier des équipes.
Gabriel Carpentier, étudiant au doctorant, a rappelé trois grands aspects touchant les relations de travail entre les PPR et les étudiants. D’abord, l’accueil: les PPR étant bien souvent ceux qui accueillent les nouveaux étudiants et les intègrent dans leur milieu de travail en les guidant, par exemple, vers les personnes ressources dont ils auront besoin. Ensuite, l’enseignement qui sera dispensé par les PPR tout au long de leurs études. Finalement, l’encadrement: un genre de parrainage des étudiants où les PPR deviennent des guides, répondant à de nombreuses questions et les aidant à trouver des solutions.
M. Carpentier suggère que le temps que les PPR consacrent à l’enseignement soit reconnu et qu’une certaine flexibilité soit possible afin de permettre que cet enseignement n’entre pas en conflit avec leurs tâches dans le laboratoire. Il suggère même que les programmes de formation continue des PPR devraient inclure l’enseignement de méthodes pédagogiques afin de mieux répondre aux besoins des étudiants.
Du côté de la salle, de nombreux commentaires et questions ont été addressés aux panelistes. Ce fut vraiment une rencontre enrichissante pour tous et l’occasion d’échanges entre professeurs, étudiants et professionnel(le)s. Des échanges qui se sont prolongés lors du 4 à 6 qui a suivi l’activité.
Luc Caron vice-président SPPRUL-CSQ
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