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Projet de recherche sur la précarité
- 23 juin 2021
- Posted by: spprul
- Category: Nouvelles
Albert Le Grand AMBA MBALLA, doctorant au Département des relations industrielles, réalise actuellement un projet de doctorat relatif à la situation professionnelle et sociale des professionnelles et professionnels de recherche (PPR) de l’Université Laval, notamment au sujet de la précarité et ses répercussions. Cette étude comporte notamment une enquête réalisée sous forme d’entrevues avec des PPR. Afin d’enrichir le plus possible ce travail, nous vous invitons à y participer en répondant à quelques questions de M. AMBA MBALA. Plusieurs PPR se sont déjà prêté.e.s au jeu, mais une représentation plus vaste de PPR, permettant de rassembler une plus grande diversité de situations est souhaitable (voir les coordonnées ci-dessous). Voici les détails sur le projet :
Résumé du projet
La situation des travailleurs contractuels du milieu de la recherche universitaire reste un enjeu préoccupant au niveau de la précarité de leurs conditions de travail et d’emploi et des scores de santé physique et psychologique enregistrés, principalement à cause du financement de la recherche, mais aussi de manière moins visible, à cause des contraintes organisationnelles dans lesquelles s’effectue la recherche.
Contrairement aux enseignants-chercheurs permanents dont les conditions de travail dépendent des budgets universitaires et des négociations collectives, les conditions de travail des contractuels de recherche dépendent principalement du financement des projets de recherche. Or le volume et la durée du financement varient en fonction des politiques des organismes subventionnaires, du domaine d’étude, de l’orientation de la recherche et du dispositif de recherche. En outre, les résultats d’une étude par questionnaire réalisée dans un établissement d’enseignement supérieur québécois montrent que l’indice de précarité est plus élevé chez le personnel contractuel de la recherche dudit établissement, soit 25%. Il s’ajoute à cela que les indices de santé et de bien-être au travail de la population des contractuels de recherche sont parmi les plus inquiétants.
Ces différents constats sont à l’origine de cette étude de cas qui s’intéresse précisément à la précarité du travail et de l’emploi des professionnels et professionnelles de la recherche (PPR dans la suite du texte) ainsi qu’à son impact sur l’augmentation des problèmes de santé et de bien-être au travail. En général, les PPR sont des employés précaires, c’est-à-dire des contractuels, dont l’emploi est discontinu, avec un salaire plus bas et une faible couverture par les lois du travail. Au vu des caractéristiques de leur emploi, « ce sont des travailleurs du savoir défavorisés, employés des universités et centres affiliés aux universités, dont le salaire dépend principalement des subventions de recherche dans des unités de recherche administrées par le chercheur principal ».
L’objectif général de ce projet est d’analyser, dans une perspective sociologique comparative, les causes de la précarité des conditions de travail et de l’emploi des professionnelles et professionnels de la recherche (PPR), et leurs effets sur leur santé et bien-être au travail. Le projet s’intéresse aussi aux représentations que les PPR et leurs superviseurs immédiats ont de leur situation de travail et d’emploi, et aux stratégies que les PPR et leurs superviseurs utilisent pour mitiger ou modérer la précarisation du travail et de l’emploi.
Nous utilisons une stratégie de recherche mixte (QUANTI et QUALI). L’analyse quantitative se base sur les données collectées par notre co-directrice de recherche Manon Truchon en 2019. A cette composante quantitative, nous ajouterons une composante qualitative qui s’appuie sur une collecte de données documentaires (conventions collectives, politique de recherche, etc.) et de 49 entrevues semi-dirigées réparties selon un échantillon composé de 30 PPR, de 9 chercheurs responsables de fonds de recherche et supervisant des PPR, de 4 vice-doyen chargé de la recherche, de 3 représentants syndicaux et de 3 représentants d’employeurs. Ce qui offre plusieurs possibilités de triangulation, notamment entre les différents informateurs, les sources de données et les méthodes d’analyses. Au moment de la publication de cette info-SPPRUL, lesdites entrevues sont réalisées à 44%.
Au terme de cette recherche, outre la description des profils des PPR (âge, ancienneté, sexe, diplôme, domaine de recherche, statut d’emploi, leur régime d’emploi, la nature de leur travail, selon le domaine d’étude), nous obtiendrons un tableau décrivant les associations possibles entre les variables de la précarité du travail et de l’emploi d’une part, et les variables de santé physique et psychologique d’autre part. Par la suite, les causes institutionnelles et organisationnelles seront identifiées via les entrevues semi-dirigées. Les représentations et les stratégies que les PPR et leurs superviseurs (professeurs ou directeur) utilisent pour mitiger leur précarité seront mises en évidence à l’aide de l’analyse des verbatims issus d’entrevues. Enfin, nous formulerons des propositions permettant d’améliorer le travail, l’emploi et la santé et le bien-être des PPR et à proposer de nouvelles politiques et pratiques permettant d’améliorer la qualité des résultats de la recherche.
Si vous êtes intéressé/e à participer, svp contactez :
Albert Le Grand amba mbala, préférablement par courriel ([email protected]) ou encore par téléphone : (581) 988-1982. Si c’est un interurbain, laissez le message et nous vous rappellerons.
Cette recherche doctorale est effectuée sous la direction de Martine D’Amours, professeure titulaire au Département des relations industrielles de l’université Laval et la codirection de Manon Truchon, professeure titulaire à l’École de psychologie de l’Université́ Laval. Elles peuvent être jointes par courriel à : [email protected] ; [email protected].
Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2020-377 /07-03-2021